Une exposition au Centre Culturel Suisse à Paris jusqu’au 4 janvier 2009, qui certes déçoit par sa toute petite taille, mais qui a quand-même le grand mérite de porter un coup de projecteur sur Max BILL, figure majeure de l’art concret et acteur de premier plan de la nouvelle typographie suisse d’après-guerre (tendance abstraite et radicale), qui serait donc toujours en vie à l’âge de 100 ans, à en croire les sources concordantes.
Ici, autour d’une sculpture du maître de Zurich, sont rassemblés quelques artistes (une poignée), qui chacun ont en commun de perpétuer d’une façon ou d’une autre son héritage, témoignant en cela de l’actualité et de la modernité de son œuvre (note : pour voir à quoi ressemble une vraie rétrospective du monsieur, scénarisée par L2M3, c’est là).
- ARTBOOK LOPUTYN
- ARTBOOK LOPUTYN.
Seul point fort de l’exposition, heureusement gratuite : les généreux cartels, au contenu plutôt intéressant. On peut ainsi lire au sujet de cette couverture du livredie farbe (la couleur) designée par BILL en 1944 :
Aucune des formes géométriques n’est parallèle par rapport au format du papier alors que chaque pointe touche les bords du livre. La composition est constituée de trois bandes jaunes, rouges et bleues placées à 60° les unes des autres et qui se croisent, créant un triangle blanc. L’agencement des couleurs est réalisé selon un principe d’addition de couches des couleurs […] Mais la méthode théorique n’a pas été complètement respectée puisque, d’après la théorie des couleurs, le triangle central devrait être noir, il y a donc eu une « violation » délibérée d’un principe ordonnateur à des fins graphiques. »
On peut être un peu désappointé d’apprendre que même BILL ne s’en tenait pas toujours aux règles (qui en doutait ?), mais cette explication reste tout à fait éclairante.
Paul ELLIMAN, qui a eu BILL pour professeur à l’école d’ULM, présente à nouveau un fragment sérigraphié de son œuvre typographique en perpétuelle évolution (Found Font), déjà présentée à Chaumont en 2004, ainsi qu’au fameux « White Cube » de Brno (CZ), en 2006. Là encore, il semble s’être évertué à écrire quelque chose avec ses formes de récupération, mais quoi ? Un hommage peut-être ?
Il déclare en tout cas dans la légende attenante :
Pour moi, le travail de Max BILL évoque une production de masse concernant les formes dans des arrangements de combinatoire de lettres, de couleurs et de matériaux divers. Je continue de retrouver ces formes un peu partout. »
Wade GUYTON. Une œuvre imprimée avec une imprimante jet d’encre sur une toile de lin, avec tous les risques d’incident (trainées, têtes d’écriture bouchées, etc.) que cela comporte, et qui font d’ailleurs partie intégrante du résultat. Les trois couleurs primaires en référence à certains travaux de Max BILL, bien évidemment (exemples là).
Centre Culturel Suisse, 38, rue des Francs-Bourgeois, Paris IIIe, métro St-Paul ou Rambuteau, du mercredi au dimanche de 13 h à 20 h. ENTRÉE LIBRE
- The Guitar of Big Bill Broonzy
- Big Bill Blues: William Broonzy’s Story
- Une exposition sur Max BILL au Centre Culturel Suisse à Paris jusqu'au 4 janvier 2009.
- Des artistes perpétuent l'héritage de Max BILL autour d'une sculpture du maître de Zurich.
- Les généreux cartels de l'exposition offrent un contenu intéressant.
- Des œuvres d'artistes contemporains inspirées par Max BILL sont présentées.