Cette année, pour le traditionnel atelier initial d’échauffement typographique, deux mots d’ordre plutôt qu’un seul : « désordres / des ordres ». À charge pour les étudiants d’explorer la presse imprimée à la recherche d’éléments pouvant attester de ces deux tendances sociales de fond.
Comme la fois précédente, le résultat final devait se présenter sous la forme d’un petit livret NB d’au moins 16 pages, utilisant la typographie comme ingrédient principal, et tenant compte de la dimension séquentielle intrinsèque au support livre.
Un tourbillon de lettres qui s’ordonne peu à peu. Mélanie ESPINOZA (1/3). Le résultat final n’est pas sans rappeler certains collages d’ Alan FLETCHER (1931 – 2006) – voir aussi là.
Samuel BERNOU a réussi à dompter la photocopieuse et à s’affranchir de la « pesanteur » de la page pour créer un espace typographique à la signification plus poétique que rationnelle.
Lanlan SU a su (justement) tirer parti des possibilités plastiques du merveilleux alphabet chinois qui est le sien pour évoquer dans ses pages une véritable tempête de neige typographique.
L’actualité financière (la crise des subprimes) a également rattrapé le workshop et a eu une influence sur le contenu des réalisations. Ici, l’équilibre instable de Wall Street commenté par Guillaume BORDENAVE.
Guillaume BORDENAVE encore, qui révèle ici un possible schéma directeur inconscient de nos journées, en détournant des cases de mots fléchés.
Toujours en réaction à la crise économique. Un collage efficace de Jeremy LAKHLEF, qui s’en prend au côté paternaliste et autoritaire de l’ordre boursier.
Avec un tel mot d’ordre : « FAIS ! DIVERS », voilà un collage du même monsieur qui « colle » littérallement au sujet. Ci-dessus en version brute, pour le plaisir.
« Bordel organisé ». Sous ce titre parfaitement approprié, Nicolas LARRETCHE nous invite à une relecture détaillée de la page des petites annonces « coquines » du gratuit local, où abondent messages lapidaires et mots d’ordres grotesques.
Tentative de disloquation d’un symbole longtemps resté immuable, par Chloé DELAGRANGE.
L’univers infra-textuel des grilles de jeu semble ici s’emballer pour échapper à tout contrôle. Mélanie ESPINOZA (livret 2/3).
Un simple jeu de pliage des pages du dictionnaire a suffi pour créer ces mises en pages chamboulées. Nouvelle illustration de la dépréciation actuelle du sens des mots ? de la plasticité de la langue ? Charline MONCOUCUT.
Séquence de poésie concrète selon une logique programmatique, par Ivan RODRIGUEZ.
Alex MAILLARDET. Immersion dans le « chaos de l’univers ». En couverture : une page de journal évidée.
Les codes graphiques abscons de la programmation musicale, passés à la moulinette par Rémi ALTAMIRA.
Jeremy LAKHLEF (bis) : extraits d’un long dépliant dans lequel les flux d’information sont ravalés peu à peu au rang de simples motifs textiles abstraits.
Jérémie AYÇAGUER
Elorri CHARRITON fait visuellement le lien entre grille typographique et grillage de clôture. Une intuition ?
Laure BAILACQ dynamite joyeusement la typographie.
Par ordre d’apparition : Guillaume, Nicolas et Chloé dans le feu de l’action.