Je reviens sur une image figurant dans le petit livre Pau, Ville de Caractères édité en 2004 par l’école, que je suis aujourd’hui en mesure de commenter plus avant, n’ayant pas cessé ma petite enquête depuis.
Pour commencer, regardons de plus près cette plaque de fonte moulée il y a plus d’un siècle, à la faveur d’une belle lumière rasante…
Premier détail intéressant bien qu’à peine décelable : ce curieux petit ergot à l’entrée de la courbe du “J”. Un simple défaut de fabrication ? Une coulure de peinture ? Non, il s’agit en fait d’un trait caractéristique de certaines « mécanes » de cette époque, mais disparu de nos typothèques modernes.
Sceptiques ? En voici la preuve :
Et oui, c’est bien notre “J”, photographié dans une petite ville de Camargue plus économe avec la peinture. Le “R” de la ligne du bas (avec sa jambe proéminente) semble également correspondre. Faut-il y voir le signe que ces deux objets pourtant très éloignés géographiquement aient pu sortir d’un seul et même atelier ? La chose est plausible : car la vente sur catalogue était alors (à la fin du XIXe s.) extrêmement développée. À moins que deux fabricants distincts n’aient travaillé à l’époque à partir d’un même moule ou d’un même modèle de lettre ? Mystère…
Voilà une série de précisions qui fait aujourd’hui sourire, mais qui permettrait sans doute à un spécialiste de la révolution automobile de dater avec précision l’époque de pose de ce panneau, qui présente par ailleurs cette indication temporelle :
Encore une forme assez inhabituelle pour le lecteur moderne.
L’abréviation « 8bre » pour « octobre » dont la racine numérique rappelle que ce mois était jadis le huitième mois de l’année romaine, précédé de septembre (7bre), et suivi de novembre (9bre) et de décembre (10bre).
Il est permis de supposer que la date de l’arrêté municipal n’a pas précédé de trop loin la pose de ce panneau. Elle correspond en tout cas à une vague légaliste dont on retrouve la trace dans de nombreuses communes, comme on le verra plus bas (et qui doit s’expliquer par une évolution du code civil ou de celui de l’urbanisme).
En exclusivité pour ce blog, j’ajoute ici une photo du second specimen de règlement de parc en fonte présent en ville, légèrement différent du premier, repeint de frais par des services municipaux apparemment conscients de l’intérêt de ces pittoresques objets pourtant aujourd’hui obsolètes. Noter la ravissante bordure au sol, sans doute de la même époque.
La mention « ou autres animaux » laisse plutôt songeur…
Note : c’est ce mot « PAU » pris en gros plan qui a servi pour la couverture du livre.
VILLE DE LUNEL
Le même cadre, et passablement la même tournure de phrase alambiquée (à la limite de l’inscription vernaculaire) pour cet autre panneau camarguais. Le “J” caractéristique est aussi au rendez-vous : plus de doute à avoir quand à la possibilité d’une origine commune pour ces équipements. Remarquer toutefois la présence des armes de la ville, sur un écusson à la forme personnalisée.
Un panneau là aussi choyé par une municipalité qui a cependant perdu l’habitude de repasser les lettres en blanc. Ce qui n’a rien de surprenant, puisqu’il n’existe plus aucun document de référence sur le sujet pour aider les collectivités locales à entretenir ce patrimoine (hormis ce blog désormais).
Remarquer les curieux points sur les “I” en capitale.
MONTPELLIER
Ici, une intéressante initiative de la grande ville de l’Hérault.
La plaque d’origine était-elle perdue ? A-t-elle été jugée obsolète ? Toujours est-il que le panneau sert à présent de support à une belle plaque de métal émaillée au message fidèle à la tradition, mais remis au goût du jour (avec une typo plutôt bien choisie). Un bel exemple d’intégration douce et de respect du patrimoine.
L’emploi d’une plaque emaillée dans ce contexte n’a d’ailleurs rien d’une hérésie, comme en témoigne le document ci-dessus, venant d’un parc de la capitale (dont on reconnait le blason). On y retrouve la date de 1899 : décidément un grand cru pour l’épigraphie nationale.
La typographie utilisée (une superbe linéale antique déclinée dans plusieurs chasses) ne possédant pas encore de bas de casses, on notera comment le texte pallie à ce manque : en faisant alterner différents corps selon de l’importance des mots et en combinant capitales intiales et capitales normales, et même version romane et version penchée; ceci afin de faciliter malgré tout la lecture.
Sur les panneaux palois, les blasons de la ville étaient-ils eux-aussi en métal émaillé ? Ce qui expliquerait qu’ils aient pu exciter la convoitise des vandales.
Autre plaque parisienne, présente en ville sur la façade de nombreux bâtiments publics du XIXe. Ici avec le texte peint en positif pour une fois.
Ce grand ancêtre (1881) ne possède pas d’accent (l’exception qui confirme la règle), mais en revanche, il présente déjà une linéale : un style assez précurseur pour l’époque, en signalétique, qui se justifie pourtant par le fait que ce genre de lettre était sans doute plus facile à mouler que les autres en petite taille, dans la fonte.
C’est tout pour aujourd’hui, mais le sujet est loin d’être épuisé. Je reviendrai très certainement sur la question du patrimoine semi-industriel du XIXe siècle prochainement.
FAQ
Quelle est la fonction de l'ergot du bureau en majuscule ?
L'ERGOT DU BUREAU EN MAJUSCULE EST UN APPUI POUR LE POIGNET, PERMETTANT DE SOUTENIR ET DE SOULAGER LA TENSION LORSQUE L'ON UTILISE LA SOURIS OU LE CLAVIER. IL EST ESSENTIEL POUR PRÉVENIR LES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES LIÉS À UNE MAUVAISE POSTURE AU TRAVAIL.
SON DESIGN ERGONOMIQUE PERMET D'AMÉLIORER LE CONFORT ET L'EFFICACITÉ AU BUREAU. AINSI, IL CONTRIBUE À UNE MEILLEURE ERGONOMIE ET DIMINUE LES RISQUES DE DOULEURS LIÉES À L'UTILISATION DE L'ORDINATEUR.
Y a-t-il un symbole associé à l'ergot du bureau en majuscule ?
Oui, le symbole associé à l'ergot du bureau en majuscule est le signe """. Ce symbole est souvent utilisé pour indiquer une division ou une section dans un texte.
Il peut également servir à mettre en avant des informations importantes ou des citations. En tapant sur la touche "Alt Gr" et "6" du clavier, on peut facilement insérer ce symbole dans un document.
Les fontes utilisées ont-elles des caractères spéciaux intégrés ?
Oui, certaines fontes utilisées peuvent avoir des caractères spéciaux intégrés. Ces caractères spéciaux sont souvent utilisés pour ajouter des accents, des symboles ou d'autres éléments spécifiques à une langue donnée. Ils peuvent être accessibles en appuyant sur une combinaison de touches sur le clavier ou en sélectionnant directement le caractère spécial dans le logiciel de traitement de texte.
Les fontes qui incluent des caractères spéciaux facilitent la saisie de textes dans différentes langues et l'ajout de symboles uniques dans les documents.
- L'auteur examine de près une plaque en fonte ancienne avec des détails intéressants
- Il met en lumière un trait caractéristique disparu dans les typothèques modernes
- Il évoque l'évolution du calendrier et des pratiques municipales à travers ces panneaux en fonte
- Il compare différents spécimens de règlement de parc en fonte dans différentes villes, mettant en avant des détails sur leur typographie et leur entretien